Jour 41 :

Une journée chargée nous attend puisque nous devons d'abord effectuer les 3h de route qui nous séparent de Melbourne pour ensuite prendre l'avion direction Adélaïde.

Le départ s'effectue vers 10h, nous empruntons le dernier tronçon de la Great Ocean Road.
Cette portion, à flanc de montagne, est beaucoup plus sinueuse que les parties précédentes, faisant penser à des routes corses ou italiennes et donnant l'impression que chaque kilomètre dure des heures.
20km plus loin, nous nous arrêtons déjà car nous passons près d'une zone connue pour abriter des koalas. Arthur est le 1er à en débusquer un qui est en train de se restaurer au bout d'une branche.
Un peu plus loin, 2 autres se battent pour la propriété d'un arbre et poussent des cris graves, plutôt surprenants pour ce genre de petites bêtes.

L'heure tourne, les avions n'attendent pas, nous reprenons la voiture.
Les virages n'en finissent plus, les conducteurs devant nous roulent au pas afin d'admirer la vue, le ciel gris rend les couleurs ternes....virage à gauche, nous quittons la Great Ocean Road pour s'enfoncer dans les terres et rejoindre la M1 (l'autoroute menant à Melbourne). Cela nous laissera en plus le temps de faire une pause déjeuner à Williamstown, petite ville en bord de mer, dans le prolongement de Melbourne dont on nous avait dit le plus grand bien. 

Nous arrivons vers 13h30 pour casser la croûte, informons l'aubergiste de nos contraintes de temps et 45 minutes plus tard, nous voilà en chemin pour l'aéroport où nous devons rendre la voiture de location avant de s'envoler.

Il faut souligner que les contrôles effectués pour les vols intérieurs en Australie sont assez minimalistes, les passeports ne nous ont jamais été demandés et Stéphanie est passée avec 2 tubes de crème solaire sans être inquiétée. Nous sommes loin des considérations d'attentat terroriste que nous avons en Europe.

1h10 de vol plus tard, nous nous trouvons à Adélaïde, où la météo est beaucoup plus agréable avec un grand ciel bleu et une température avoisinant les 30°C.
Curiosité des fuseaux horaires, nous gagnons une demie heure par rapport à notre point de départ, ce qui complique encore les choses pour le calcul du décalage par rapport à la France. En effet, quand il est 10h en France, il est 19h30 à Adélaïde!

Nous arrivons dans une ville aux dimensions modestes, bâtie sur le modèle américain avec des rues formant un quadrillage qui facilite l'orientation.

La cité a l'air très plaisante avec là encore beaucoup d'espaces verts, une vie artistique qui semble être très présente et de nombreux restaurants.
Nous allons dîner à "La Bocca" qui propose une cuisine d'influence Argentine - très bonne adresse.
Le peu que nous avons vu donne vraiment envie de découvrir la ville de manière plus approfondie. Nous aurons l'occasion de faire cela en fin de semaine, mais avant, nous partons pour Kangaroo Island avec un départ le lendemain prévu à 7h donc extinction des feux.

Jour 42 :

Nous nous levons à 6h afin de quitter l'hôtel à 7h, sachant qu'il nous faudra un peu plus de 2h de route pour atteindre Cape Jervis, point de départ des ferrys reliant le continent à Kangaroo Island.

La 1ère partie du trajet en voiture se fait sous un beau ciel bleu, mais plus nous approchons de la côte et plus les nuages gris s'accumulent... Il y a même quelques gouttes de pluie par endroit! Décidément, nous n'avons pas de chance avec le temps cette semaine. Ceci dit, il faut bien que la nature reprenne ses droits, puisque l'été s'achève ici en Australie et cèdera sa place à l'automne dans quelques jours.

Nous embarquons la voiture sur le ferry (qui est cependant bien moins imposant que celui qui nous a conduit de l'île du nord à l'île du sud en Nouvelle-Zélande) et partons pour 45 min de traversée.

Kangaroo Island est la 4ème plus grand île d'Australie. Elle est connue pour son côté sauvage et sa faune variée et abondante. Il nous y est promis de voir des kangourous, des wallabies, des koalas, des lions de mer, des phoques, des porcs-épics, des varans, des pélicans, ... La liste est longue!

À notre arrivée sur l'île, plus de 130 km nous attendent pour rejoindre notre logement qui se trouve près du parc national de Flinders Chase.

Nous mettons le cap sur l'ouest et parcourons de nombreux kilomètres sans croiser une seule voiture... Le moins que l'on puisse dire est que l'endroit est vraiment pittoresque! Nous commençons à nous en inquiéter : y a-t-il des stations essence, des supermarchés, des distributeurs de billets sur cette île (où nous devons tout de même passer 4 jours) ?

La route nous fait passer par Seals Bay, où nous décidons de faire un stop afin d'admirer les lions de mer qui ont élu résidence sur cette baie.
C'est assez rare pour être souligné : l'accès à la plage est payant. Il en coûte 11€ par adulte pour pouvoir marcher sur une passerelle de bois qui permet de voir les bêtes  de loin ou le double pour faire un tour sur la plage en compagnie d'un guide.
Jusqu'à présent, que ce soit en Nouvelle-Zélande ou en Australie, tous les endroits où nous avions vu des animaux étaient librement accessibles et gratuits.
Nous choisissons finalement l'option du tour avec guide. C'est un bon choix car, au-delà de la proximité que nous pouvons avoir avec les lions de mer (tout en gardant une distance de sécurité raisonnable qui nous est imposée par le guide), nous apprenons beaucoup de choses sur ces animaux. Le guide nous explique entre autre que les lions de mer partent deux à trois jours consécutifs en mer pour chercher de la nourriture, parcourant à cette occasion de 100 à 150 km, nageant sans répit, puis rentrent ensuite se reposer sur les rochers et la plage pendant plusieurs jours avant de reprendre la mer. Nous comprenons mieux le peu d'activité dont ces derniers font preuve lors de notre passage!

Après cette étape, nous reprenons la route pour rejoindre notre logement (le Kangaroo Island Wilderness Retreat). L'endroit fait penser aux lodges que nous occupions lorsque nous étions dans les réserves en Afrique du Sud.
Nous partons donc sans tarder nous promener sur un petit sentier aux alentours dans l'espoir d'y découvrir une multitude d'animaux. Toutefois, nous ne faisons qu'apercevoir un porc-épic qui se presse de se cacher sous un arbuste en nous entendant arriver... Maigre récolte!

Le soir, nous ne pouvons qu'accepter de dîner au restaurant du lodge si nous ne voulons pas nous endormir le ventre vide, les infrastructures dans le coin étant rares (voire inexistantes) et la circulation de nuit sur l'île bien trop risquée en raison du nombre important d'animaux susceptibles de traverser les routes.

Jour 43 :

Aujourd'hui, nous explorerons une partie du Flinders Chase National Park, parc national qui s'étend sur la partie ouest de l'île de Kangaroo Island. Nous espérons ainsi conjurer le sort et enfin découvrir pléthore d'animaux sauvages!

Une fois arrivés dans le parc, nous nous renseignons sur les promenades à faire dans le coin. Une balade de 2h nous est plus particulièrement préconisée pour rencontrer des kangourous, koalas, varans, porcs-épics, wallabies et même ornithorynque. Nous nous enfonçons donc dans la forêt et ouvrons grands les yeux! Mais les kilomètres passent et... nous ne voyons rien, mis à part une colonie d'oiseaux avec une tête de pigeon et un corps d'oie, nommées les oies du Cape Barren. Nous rentrons finalement de cette promenade bredouilles, en commençant sérieusement à nous demander comment cette île a pu être baptisée ainsi. Ne serait-ce pas un vaste attrape-touristes??

Nous déjeunons au Visitor Center du parc, puis reprenons la route pour nous rendre près de la mer cette fois, au Cap du Couedic, où 2 sites sont à voir : Admirable Arch et Remarkable Rocks. Ces deux sites sont des curiosités de la nature, qui ont été formées par l'effet du vent et de l'érosion.

Admirable Arch est une cavité dans la roche de l'une des falaises surplombant la mer. L'arche, creusée par le vent et les vagues, est couverte de petites protubérances ressemblant à des stalactites.
L'autre attraction de l'endroit est la colonie de phoques à fourrure qui réside sur cette partie de l'île, et que nous pouvons apercevoir du haut des falaises le long desquelles nous marchons bousculés par le vent.
Arthur, qui a eu l'occasion d'observer des phoques à plusieurs reprises en Nouvelle-Zélande, de manière bien plus rapprochée, prête à peine attention à ceux-ci.

Nous reprenons donc la voiture pour nous rendre à Remarkable Rocks, en espérant qu'Arthur y trouve plus de plaisir.
Le site figure sur un grand nombre de cartes postales de l'île. En bord de falaise se découpent plusieurs gros rochers, de forme plutôt arrondie, qui semblent ont été sculptés par le vent. Plusieurs de ces rochers présentent des cavités à l'intérieur desquelles on peut venir se blottir pour se mettre à l'abri du vent. 
Le lieu est beau et spectaculaire, avec en fond sonore le bruit des vagues qui s'écrasent contre les rochers en contrebas. 
Arthur escalade, court et se niche dans des grottes qui deviennent dans son imagination de vrais pièces habitables avec notamment une cuisine tout équipée, où il nous demande expressément de nous laver les mains et de déguster le café qu'il est en train de préparer. L'endroit rebaptisé les "rochers bizarres" lui plaît tellement qu'il ne veut ne veut plus en partir.  Le retour à la voiture se fait donc à grands cris attirant le regard compatissant des couples avec enfant.

L'après-midi touchant déjà à sa fin, nous reprenons la voiture pour rentrer au lodge, légèrement étourdis et rafraîchis par les rafales de vent qui balaient les falaises que nous avons parcourues. Sur le trajet, nous croisons sur le bas-côté notre 1er kangourou de l'île! Un second kangourou traverse la route devant nous. Nous remarquons que ceux-ci sont sensiblement différents de ceux que nous avons croisés sur le continent, lesquels avaient un pelage plutôt gris tandis que ceux-ci ont le poil vraiment marron.

Jour 44 :

Le temps est revenu au beau fixe, le vent est quasi nul et pas de nuage à l'horizon.
Nous partons donc explorer la partie sud de l'île avec ces nombreuses baies, et notamment la plus célèbre d'entre toutes, Vivonne Bay. 
Nous accomplissons la cinquantaine de kilomètres nécessaire pour rejoindre le lieu, en croisant malheureusement les nombreux cadavres des animaux accidentés de la nuit.
Les derniers kilomètres se font sur une piste non goudronnée, de couleur ocre, renforçant le côté aventure.
Au bout du chemin, Vivonne Bay, qui est l'une des principales villes de l'île avec en tout et pour tout 500 habitants (l'île en compte 4600). Une grande plage s'étend sous nos yeux, battue par les vagues régulières. L'eau est d'un beau bleu, le sable très fin, de quoi faire une belle session farniente. Il n'y a personne, à l'exception d'un surfeur attendant au large la bonne ondulation. Nous avons donc l'embarras du choix pour poser notre serviette.

Après une bonne heure passer à jouer, se baigner (pour certains d'entre nous...) et buller, nous sommes délogés par le soleil qui se fait insistant.

Nous passons par la supérette du coin, qui est très très loin de nos supermarchés, et offre seulement les produits d'absolue nécessité.

Le déjeuner se fera dans un endroit atypique, nommé le Blue Rustic & Gallery Café, qui combine à la fois exposition d'œuvres réalisées par des artistes de Kangaroo Island et un restaurant. C'est un vrai petit havre de paix, avec un jardin offrant une belle vue sur le bush australien où d'ailleurs un kangourou s'est abrité à l'ombre d'un arbre. 
Nous passons un très bon moment à apprécier la quiétude du lieu.

Nous décidons ensuite de faire notre propre safari et empruntons des pistes afin d'essayer de surprendre quelques animaux à l'intérieur des terres. C'est l'occasion également pour Arthur de faire une sieste à une heure où la chaleur est à son apogée.
Toujours pas de Koala, en revanche, un goanna (sorte de gros lézard) traverse la route à quelques mètres de nous ; Stéphanie sort courageusement de la voiture pour le photographier.

Nous retrouvons enfin l'asphalte, tout de même plus confortable, et nous rendons à Hanson Bay, où une balade au milieu des Eucalyptus nous permettra soit disant à coup sûr de rencontrer cet animal que nous chassons depuis plusieurs jours déjà.

Nous trouvons une très jolie petite plage en forme d'anse. Nous nous armons de nos chaussures pour une petite marche le long d'une rivière qui nous conduira ensuite dans la forêt. Le début se fait sur le sable pour rapidement s'éloigner de la mer. Il fait chaud, vivement les arbres pour que nous puissions être un peu à l'ombre. Toujours pas d'animaux en vue, mis à part les oiseaux évidemment. Nous atteignons enfin les 1er Eucalyptus. Tous nos sens sont en alerte, nos têtes sont tournées vers la canopée, les yeux plissés pour nous permettre de mieux voir, ne parlons pas de l'ouïe car un petit bavard sur les épaules de son papa ne cesse de jacasser effrayant sûrement la faune du coin.
2 kangourous sont en vue à l'ombre d'un arbre, se reposant avant d'aller arpenter les prairies de l'île à la tombée du jour.
Malgré toute notre bonne volonté, et les 6km de marche accomplis, se sont les seuls animaux que nous verrons.

Nous nous arrêtons sur la plage, dépités mais pas abattus, les serviettes sont de nouveau de sortie, pour un repos bien mérité.

Retour à l'hôtel où la perspective d'un bon dîner nous console déjà.
Le coucher s'effectue très tôt, car ici nous vivons avec le soleil.

Jour 45 :

Nous faisons de nouveau nos bagages pour partir à Kingscote, modeste capitale de Kangaroo Island.
Cependant, bien décidés à ne pas repartir bredouille du sud de l'île, nous abattons notre dernière carte en nous rendant au Hanson Bay Wildlife Sanctuary, où moyennant un droit d'entrée, nous pénétrons dans une forêt d'Eucalyptus où logent les fameux Koalas.
Enfin... la persévérance paye, nous voyons nos chers amis accrochés à leurs arbres. Le long d'une promenade portant le nom de Koalas Walk, des mâles, des femelles et même des petits roupillent au bout des branches. Au passage nous apprenons qu'ils passent entre 18h et 21h par jour à dormir, le reste du temps étant consacré à manger. La digestion leur prend une telle énergie qu'ils sont obligés de se reposer pendant tout ce temps. 
Il faut quand même préciser qu'il est compliqué d'apercevoir cet animal qui se trouve la plupart du temps haut perché, immobile, dans un arbre à feuillage abondant. Et si lors de balades précédentes, nous étions tout simplement passés à côté sans les dénicher ?
Nous débusquons même 2 Wallabies (plus petits que les kangourous) qui se reposent et que nous dérangeons pour prendre une photo et surtout pour le plaisir de les voir se déplacer.

Notre objectif étant atteint, nous nous lançons dans le trajet du jour pour rejoindre la "grande ville" qui se trouve à 1h30.

Kingscote n'a pas un réel intérêt, c'est une ville sans charme mais offre les commodités nécessaires à la vie quotidienne. 

En fin d'après-midi, nous partons pour American River, petit bourg situé en bord de rivière avec une activité ostréicole.
L'endroit est agréable, des pélicans y ont élu domicile, ainsi que de nombreux autres oiseaux. Le paysage change singulièrement du reste de l'île, avec une végétation plus verdoyante.
Nous regrettons tout de même l'absence de lieu où il serait possible de prendre un verre au bord de l'eau et même de poursuivre sur le dîner. Cela fait défaut de manière générale sur Kangaroo Island.
Au moment de repartir, un couple de locaux en train de pêcher nous informe de la présence d'un phoque à la recherche de poissons pour combler un petit creux. En effet, des bulles apparaissent à la surface de la mer et nous voyons surgir l'énergumène accompagné d'un acolyte. Nous les observons un moment sortir leur tête, reprendre leur respiration et replonger dans les profondeurs avec de belles aptitudes en apnée.

Nous rentrons sur Kingscote et dînons finalement dans le restaurant de l'hôtel.