Jour 39 :

Le ciel plus clément de ce matin vient nourrir quelques regrets au moment du départ car les montagnes qui entourent Halls Gap, laissent entrevoir des paysages grandioses qui malheureusement étaient hier recouverts d'une épaisse brume.

Cependant, nous devons nous résoudre à quitter les lieux ; l'Australie est grande, les kilomètres à avaler dans la journée sont nombreux.
Au cours de ce voyage, nous allons retrouver l'océan Pacifique, et circuler le long de la côte sud, sur la "Great Ocean Road".

Nous voyons peu à peu s'effacer les reliefs généreux du parc national The Grampians, pour faire place à des plaines réservées aux animaux domestiqués. Il y a tout de même des panneaux indiquants la présence de kangourous mais nous ne les croisons pas pendant notre route (et c'est tant mieux dans un sens, car les accidents ne sont pas rares).

Au bout de 2h de trajet, nous attaquons la fameuse route côtière qui fleurte avec l'océan sans jamais réellement l'approcher complètement, nous imposant des arrêts afin d'appréhender la beauté du site.
C'est vrai que l'endroit est beau. La mer qui recouvrait les lieux, il y a encore quelques millions d'années, s'est peu à peu retirée suite à la période glacière. Des pans entiers de roches se sont ainsi effondrés et ont créé des falaises. Les flots constants s'abattant sur la pierre ont progressivement soit créés des criques de taille imposante, soit séparés des blocs, les laissant choir, isolés à quelques mètres du rivage.

Nous faisons étape à Port Campbell afin de nous restaurer puis amenons Arthur à l'aire de jeux pour qu'il se dégourdisse les jambes. Là, nous rencontrons un couple de Strasbourgeois avec leurs 2 enfants qui ont entrepris un tour du monde de 5 mois et demi qui, après les avoir fait passer par le Cambodge, le Vietman et l'Australie, les fera aller en Nouvelle-Zélande, sur l'île de Pâques, en Equateur et au Pérou. 
Ca laisse rêveur et donne déjà des idées pour la suite.

Nous continuons notre chemin et bifurquons vers le site le plus touristique de la Great Ocean Road : les 12 Apôtres.
Après avoir quitté la route principale, nous tombons très vite sur un parking plein à craquer, avec de nombreux bus qui déversent des hordes de touristes asiatiques venant photographier 12 gros rochers plus ou moins alignés le long des falaises. C'est assez impressionnant mais le plaisir est tout de même amoindri par cette surpopulation. 
Arthur en revanche y trouve son compte car un balai incessant d'hélicoptères fait prendre de la hauteur aux visiteurs à la recherche de panoramas inoubliables. 145$ par personne pour 15 minutes de vol avec une file d'attente qui ne désemplit pas, le business s'avère très juteux.

La dernière partie de la route nous fait passer au milieu de forêts d'Eucalyptus, où nous scrutons les cimes à la recherche de koalas, en vain.

Nous arrivons enfin sur Apollo Bay où nous passerons 2 nuits.

Nous dînons dans un très bon restaurant se prénommant La Bimba où est servi du poisson très frais et très bien préparé.

Pour demain, la personne à l'hôtel nous a indiqué un coin où nous verrons à coup sûr des koalas....


Jour 40 :

Décidément la météo est capricieuse ces derniers jours.
Un léger crachin tombe ce matin sur Apollo Bay et les collines avoisinantes sont noyées sous une épaisse couche nuageuse.

L'envie de découvrir les environs et de voir les koalas est plus forte, nous enfilons la tenue de pluie et partons pour un circuit qui devrait nous occuper une bonne partie de la journée.

Nous prenons un peu de hauteur sur la Great Ocean Road et faisons un 1er arrêt à une quinzaine de kilomètres, sur le site du "Maits Rest" où une boucle d'1km chemine à travers une forêt composée de superbes fougères luxuriantes et d'arbres majestueux culminant à des hauteurs impressionnantes.  Il est précisé qu'il s'agit d'Eucalyptus Regnans dont certains spécimens sont âgés de plus de 300 ans et peuvent dépasser les 100 mètres. C'est parmi cette espèce que sont répertoriés les arbres les plus grands du monde.
La balade est très intéressante d'autant plus que nous sommes à peu près à l'abri sous les épais feuillages.

45 minutes plus tard, nous bifurquons vers Cape Otway, où normalement nous devrions voir les koalas. A vitesse réduite, nous avançons nez en l'air à la recherche d'une boule de poils remuant dans les branches.
Un attroupement anormal de voitures rangées sur le bas côté nous laisse à penser qu'il y a peut être quelque chose... Effectivement! Alors que nous avions les yeux rivés sur les cimes, nous découvrons à quelques mètres de nous, un koala en plein repas, tranquillement installé au pied d'un arbre. L'animal semble être à son aise devant ce parterre de spectateurs.
Un peu plus loin, de nouveau des voitures arrêtées, 2 koalas sont cette fois-ci dans une position plus conforme à celle que nous attendions, au milieu des feuillages en train vraisemblablement de piquer un somme.
Nous sommes satisfaits, nous ne repartirons pas bredouilles!
Au bout de cette route se trouve le plus vieux phare de la Great Ocean Road que nous  apercevrons finalement de loin car une somme rondelette est demandée pour pouvoir emprunter le chemin d'accès.

Nous faisons demi tour et mettons le cap vers Beech Forest où nous avons repéré une marche de 2km qui nous permettra de nous rendre à des chutes, les "Triplets Falls".
Avant cela nous faisons la pause déjeuner, dans la voiture étant donné que nous avions judicieusement prévu de faire un pique-nique (pour une fois !)

La digestion est donc assurée par cette petite randonnée où nous évoluons dans un environnement très similaire à celui du matin au milieu des géants verts.
Les cascades ne sont pas des plus impressionnantes car à cette saison le débit d'eau est assez pauvre. Cependant nous sommes tout de même surpris par l'humidité qui règne, qui favorise le foisonnement de champignons parfois curieux.
Arthur accomplit les 2km (avec du dénivelé) dans son intégralité, la perspective de voir une cascade aidant, et reçoit même les félicitations de randonneurs croisés sur le chemin.

L'après-midi touche à sa fin, nous amorçons le retour sur Apollo Bay.
Arrivés sur place, nous ne manquons pas à notre visite quotidienne de l'aire de jeux locale où Arthur jette ses dernières forces et dînons dans notre appartement pour que l'aventurier puisse se coucher tôt.