Jour 22 :

Levés à 5h45, nous nous dirigeons vers le port pour embarquer avec la voiture sur le ferry. Le départ est prévu à 8h, mais l'enregistrement se fait 1 heure avant. 
Le ferry est énorme pour cette traversée entre l'île du nord et l'île du sud qui doit durer 3h30. Beaucoup de camions ont également embarqué.
La mer est calme, ce qui nous permet de prendre le petit déjeuner à bord sans inquiétude particulière. La première partie du trajet n'a que peu d'intérêt, en revanche l'arrivée aux abords de l'île du sud vaut vraiment le coup d'oeil, et nous bravons le vent en nous rendant sur le pont afin d'admirer le paysage.
Les terres que nous longeons sont très sauvages. Nous naviguons entre les montagnes qui viennent se jeter dans la mer et croisons simplement de temps à autre des colonies d'oiseaux, dont la quiétude n'est guère troublée par autre chose que le passage des ferrys.

Arrivés à Picton, nous prenons conscience qu'il serait préférable de faire le plein d'essence avant de nous élancer sur la route qui nous conduira jusqu'à Kaikoura. Toutefois, les prix à la pompe nous semblent particulièrement élevés, et nous décidons de nous arrêter à la prochaine ville pour faire le plein, pensant que les pompistes de Picton prennent les nouveaux arrivants sur l'île du sud pour des pigeons...
Etonnamment, les prix de l'essence à la ville suivante sont plus élevés! Nous traçons donc notre route sans nous arrêter, en continuant d'espérer que nous pourrons trouver moins cher dans quelques kilomètres. Mais les villes qui se présentent ensuite sur notre route (si on peut les appeler ainsi) sont tellement petites qu'il n'y a même pas de station essence... Le réservoir commence à se vider. Nous envisageons de rebrousser chemin lorsque nous tombons sur une aire d'autoroute minuscule, avec quelques emplacements de parking et tables de pic nic, mais bien entendu pas d'essence. Nous nous garons et allons demander à quelques backpackers qui sont en train de casser la croûte s'ils ont vu une station essence dans le coin. Munis de leurs smartphones, ces backpackers nouvelle génération téléchargent une carte des environs, laquelle indique qu'une station se trouve en principe à moins de 5 km de là! Soulagement... Nous repartons et apercevons effectivement quelques minutes plus tard une station sur la route. Il s'agit de la tout dernière station avant Kaikoura, qui se trouve pourtant à une centaine de kilomètres! La position de monopole dont bénéficie cette station ne fait bien évidemment pas nos affaires sur le plan financier. Nous apprendrons de nos erreurs!

En arrivant sur Kaikoura, un panneau indique la présence de phoques. A peine le panneau passé, nous apercevons en effet plusieurs phoques qui se prélassent sur les rochers! Un stop photos s'impose. Arthur semble plutôt amusé par ces animaux qu'il voit pour la première fois.
Puis, la faim commençant à tirailler nos estomacs, nous faisons un stop dans l'un des food trucks qui se trouvent en bordure de la route et qui proposent des langoustes. C'est la spécialité locale. Elles ne sont pas meilleur marché qu'ailleurs (comptez environ 40€ la langouste), mais on les déguste dans un cadre parfaitement authentique.

Après cette épopée, nous arrivons enfin dans notre nouveau lieu de résidence. L'accueil y est sommaire (on est loin de l'hospitalité trouvée chez nos hôtes à Witianga et Taupo), mais le logement est agréable et surtout spacieux ; nous atterrissons dans un cottage avec 2 chambres, un salon et une cuisine toute équipée, avec un jardin privatif d'environ 100 m2. Arthur, à peine arrivé, se jette sur la balançoire.

La fin de la journée se passe de manière assez banale. Nous allons faire quelques courses et arpenter les quelques rues du centre ville. Puis nous nous couchons de bonne heure car demain matin nous devons une nouvelle fois nous lever aux aurores pour participer à l'attraction principale de l'endroit : la rencontre avec les baleines!

Jour 23 :

Le réveil sonne à la même heure que la veille : 5h45. Nous devons en effet lever l'ancre à 6h45 pour rejoindre les bureaux de Watch Whales, l'organisateur des départs en bateau qui promet de nous faire admirer les nombreuses baleines qui ont élu résidence dans la baie de Kaikoura. Aucun concurrent aux alentours... Les prix sont élevés (environ 200€ pour 2 adultes et 1 enfant).

À notre arrivée sur place, nous admirons le soleil qui se lève sur l'océan ; c'est déjà un beau spectacle!
Puis, quelques consignes de sécurité nous sont données et nous montons dans un car qui nous mène jusqu'à l'endroit où se trouvent les bateaux de Watch Whales.
Nous embarquons (en priorité grâce à Arthur), et c'est parti. 
Les conditions maritimes et météorologiques sont idéales et le catamaran file vers le large.
Au bout d'une petite demi-heure, Arthur commence à nous dire qu'il trouve ça long et ne veut plus rester assis sur son siège. Après trois semaines passées à ses côtés H24, nous savons désormais décoder parfaitement ses comportements ; notre petit homme a le mal de mer... Fort heureusement, nous avions pris la précaution de lui donner un petit déjeuner frugal!
En observant autour de nous, nous remarquons que plusieurs passagers sont également devenus subitement très pâles.
Puis c'est au tour de Julien...
Et nous n'avons pas encore vu le moindre animal marin!
Le bateau effectue un premier arrêt et nous sommes invités par l'équipage à nous rendre sur le pont. Le capitaine du bateau explore la mer avec une sonde afin de repérer les baleines. Au bout de quelques instants à regarder la surface de la mer désespérément plane, nous sommes priés de rentrer nous assoir. Le bateau repart.
Le protocole est répété de nombreuses fois, sans que nous n'apercevions aucun mammiphère marin à l'horizon.
Julien et Arthur, au bout d'une heure de navigation, n'ont plus qu'un souhait : rentrer au port.
Au moment où nous sommes sur le point de faire demi-tour, l'équipage nous alerte sur la présence d'une baleine qui se trouve à quelques mètre de là. Le capitaine coupe le moteur et tout le monde se jette sur le pont (à l'exception des quelques malades qui n'ont plus la force de se lever de leur siège). De manière très furtive, nous apercevons le dos d'une baleine, qui replonge aussitôt sous la surface, sans même nous laisser le temps d'immortaliser le moment...
Retour au port. La déception à bord est perceptible. Seule bonne nouvelle dans cette aventure : un remboursement partiel de nos billets nous est accordé (60% de discount). Nous en concluons que nous avons vraiment été chats noirs sur ce coup-là, autrement le business de Watch Whales ne serait tout simplement pas rentable.

Afin de permettre à Arthur de se remettre de ses émotions, nous lui laissons le temps de faire une vraie sieste et partons en milieu d'après-midi pour une promenade de 3 heures sur la péninsule de Kaikoura (Peninsula Walkaway). Sans conteste, la balade la plus agréable que nous ayons faite jusqu'ici. Tantôt nous montons sur les hauteurs pour surplomber la mer, puis redescendons pour arpenter la plage, croisons des phoques (dont un qui n'est absolument pas farouche et vient prendre la pose à 2 mètres de nous), traversons alternativement des champs puis des espaces boisés. Arthur demande même à sortir du "porte-grand-garçon" pour mieux profiter de cette échappée, et accomplit une bonne distance en marchant - et courant alternativement - à un rythme très honorable pour son petit âge. Notre journée est sauvée ; cette balade, réalisée sous un soleil radieux, est une belle réussite!